« La Gibecière à Mots », fondée en 2012 par Stéphane le Mat, est une édition numérique qui vous propose des classiques de la littérature française et étrangère, « élevés » au domaine public, en ebooks.

« La Gibecière à Mots » remet sur le devant de la scène, des ouvrages que le temps a jaunis et recouverts d'une couche de poussière ; oubliés et abandonnés, « La Gibecière à Mots » vous offre la possibilité de leur donner une nouvelle place dans le présent.

« La Gibecière à Mots » fait également perdurer dans le temps des classiques plus connus.


dimanche 3 novembre 2019

Contes de Bretagne (Paul Féval)

Paul Féval (1816-1887)

"Ceux qui ont voyagé par les sentiers étroits, mêlés, croisés, qui se coupent, qui se bifurquent, qui se replient sur les landes du pays de Redon, comme le volumineux et bizarre paraphe d’un garde-notes de l’ancien régime, ont pu rencontrer parfois le vieux Jobin de Guer, que les bonnes gens de l’Ille-et-Vilaine appellent indifféremment Job-Misère ou Job le Rôdeur.
Jobin est pauvre. Il ne possède en ce bas monde qu’une vieille gibecière de filet qui lui sert de besace, une médaille d’étain, portant gravées les armes de M. le marquis de la ***, et un grand bâton jaune. Il n’a point de parents pour soutenir ses vieux jours, point de gîte où reposer sa tête grise.
Sa vie est celle du Juif-Errant. Il marche, il marche toujours, ne couchant jamais deux nuits de suite sous le même toit ; partant dès le matin et ne s’arrêtant que lorsque le soleil s’est caché derrière l’horizon. – Mais il n’a pas toujours dans sa poche les cinq sous de la légende, et, au contraire du cordonnier Isaac, il est bon chrétien autant que pas un.
La première fois que nous le rencontrâmes, c’était dans la vaste lande de Renuc, le soleil couchant ne montrait plus que la moitié de son disque derrière les rouges bruyères du bourg de Bains.
Jobin de Guer marchait devant nous à une centaine de pas de distance. Les rayons du soleil, obliques et presque parallèles au plan de la lande, envoyaient son ombre jusqu’à nous. Il allait, arpentant le chemin d’un pas grave et ferme encore. Les profils de sa grande taille que le couchant dessinait en lignes brillamment empourprées, atteignaient, grâce à ce jeu de lumière des proportions presque fantastiques.
Nous étions jeune ; la main d’un ami nous attendait, ouverte, au bout du voyage ; nous rejoignîmes bientôt le pauvre Job, qui était bien vieux, lui, et qui, de quelque côté que se tournât sa course, n’espérait plus toucher, le soir venu, la main d’un frère."

Job-Misère paie son gîte et son couvert en contant des histoires, le soir, au coin du feu. En voici trois entendues par Paul Féval : trois histoires bretonnes dans lesquelles planent le mystère, la trahison, la fidélité et bien sûr... l'âme bretonne.
"Le joli château" - Anne des Iles" - "La femme blanche des marais"


ISBN : 9782374634814

1,99 €

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