« La Gibecière à Mots », fondée en 2012 par Stéphane le Mat, est une édition numérique qui vous propose des classiques de la littérature française et étrangère, « élevés » au domaine public, en ebooks.

« La Gibecière à Mots » remet sur le devant de la scène, des ouvrages que le temps a jaunis et recouverts d'une couche de poussière ; oubliés et abandonnés, « La Gibecière à Mots » vous offre la possibilité de leur donner une nouvelle place dans le présent.

« La Gibecière à Mots » fait également perdurer dans le temps des classiques plus connus.


jeudi 27 février 2020

Le cri du sang (Fortuné du Boisgobey)

Fortuné du Boisgobey (1821-1891)

"Les Parisiens adorent la campagne, c’est convenu, et, dès que les feuilles nouvelles poussent aux arbres, ils essaiment comme les abeilles.
Deux mois après, la banlieue est presque aussi peuplée que la ville. Les riches y ont des châteaux et les bourgeois des maisonnettes. Les petites gens y trouvent des guinguettes où ils mangent de la friture et où ils boivent du vin clairet. Ceux-là, n’y vont que le dimanche et s’y amusent de tout leur cœur. Les autres, ceux qui s’y installent pour l’été, prétendent qu’ils s’y plaisent et ils s’y ennuient ferme.
La preuve, c’est qu’ils ne perdent pas une occasion d’aller à Paris. Monsieur y est appelé par une affaire ; madame y va essayer une robe chez sa couturière où même, tout simplement, courir les magasins ; le fils y va faire des visites à des demi-mondaines de sa connaissance.
Et la villa, si vantée, reste à la garde des domestiques, lesquels ne se privent pas d’aller au cabaret, pendant que les femmes de chambre vont au bois se faire conter fleurette par les jolis militaires de la garnison la plus prochaine.
Il y a pourtant des jours où toute la famille reste au logis : les jours où elle reçoit des invités ; il y a même des temps où elle s’y tient, pendant toute une semaine, pour héberger des amis.
Alors, elle s’ingénie à les distraire. Le soir, on a le whist pour les vieux, la sauterie au piano pour les jeunes. Le matin, on a les lettres et les journaux, toujours attendus avec impatience. L’après-midi, on se promène, et on va voir passer le train, tout comme jadis, dans les châteaux de province, on allait attendre sur la grande route le passage de la diligence."

Lors d'une promenade le long de la voie ferrée, avec sa famille et des amis, la comtesse de Muire s'écroule victime d'une balle tirée d'un train. Balle perdue ou meurtre ? Qui aurait pu en vouloir à la comtesse ?


ISBN : 9782374635682

2,49 €

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