« La Gibecière à Mots », fondée en 2012 par Stéphane le Mat, est une édition numérique qui vous propose des classiques de la littérature française et étrangère, « élevés » au domaine public, en ebooks.

« La Gibecière à Mots » remet sur le devant de la scène, des ouvrages que le temps a jaunis et recouverts d'une couche de poussière ; oubliés et abandonnés, « La Gibecière à Mots » vous offre la possibilité de leur donner une nouvelle place dans le présent.

« La Gibecière à Mots » fait également perdurer dans le temps des classiques plus connus.


dimanche 22 septembre 2019

Mémoires de Vidocq (Eugène-François Vidocq)

Eugène-François Vidocq (1775-1857)

Tome I et II

"Je suis né à Arras : mes travestissements continuels, la mobilité de mes traits, une aptitude singulière à me grimer, ayant laissé quelques incertitudes sur mon âge, il ne sera pas superflu de déclarer ici que je vins au monde le 23 juillet 1775, dans une maison voisine de celle où, seize ans auparavant, était né Robespierre. C’était la nuit : la pluie tombait par torrents ; le tonnerre grondait ; une parente, qui cumulait les fonctions de sage-femme et de sybille, en conclut que ma carrière serait fort orageuse. Il y avait encore dans ce temps de bonnes gens qui croyaient aux présages : aujourd’hui qu’on est plus éclairé, combien d’hommes qui ne sont pas des commères, parieraient pour l’infaillibilité de mademoiselle Lenormand !
Quoi qu’il en soit, il est à présumer que l’atmosphère ne se bouleversa pas tout exprès pour moi, et bien que le merveilleux soit parfois chose fort séduisante, je suis loin de penser que là haut on ait pris garde à ma naissance. J’étais pourvu d’une constitution des plus robustes, l’étoffe n’y avait pas été épargnée ; aussi, dès que je parus, on m’eût pris pour un enfant de deux ans, et j’annonçais déjà ces formes athlétiques, cette structure colossale, qui depuis ont glacé d’effroi les coquins les plus intrépides et les plus vigoureux. La maison de mon père étant située sur la place d’armes, rendez-vous habituel de tous les polissons du quartier, j’exerçai de bonne heure mes facultés musculaires, en rossant régulièrement mes camarades, dont les parents ne manquaient pas de venir se plaindre aux miens. Chez nous, on n’entendait parler que d’oreilles arrachées, d’yeux pochés, de vêtements déchirés : à huit ans, j’étais la terreur des chiens, des chats et des enfants du voisinage ; à treize, je maniais assez bien un fleuret pour n’être pas déplacé dans un assaut..."

De bagnard évadé à chef de la sûreté, en passant par indicateur, Vidocq se raconte, se met en scène...


ISBN : 9782374634395

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Tome III et IV

"Je ne sais quelle espèce d’individus MM. De Sartines et Lenoir employaient pour faire la police des voleurs, mais ce que je sais bien, c’est que sous leur administration les filous étaient privilégiés, et qu’il y en avait bon nombre dans Paris. Monsieur le lieutenant-général se souciait peu de les réduire à l’inaction, ce n’était pas là son affaire ; seulement il n’était pas fâché de les connaître, et de temps à autre, quand il les savait habiles, il les faisait servir à son divertissement.
Un étranger de marque venait-il visiter la Capitale, vite M. le lieutenant-général mettait à ses trousses la fleur des filous, et une récompense honnête était promise à celui d’entre eux qui serait assez adroit pour lui voler sa montre ou quelque autre bijou de grand prix.
Le vol consommé, M. le lieutenant-général en était aussitôt averti, et quand l’étranger se présentait pour réclamer, il était émerveillé ; car à peine avait-il signalé l’objet, que déjà il lui était rendu.
M. de Sartines, dont on a tant parlé et dont on parle tant encore à tort et à travers, ne s’y prenait pas autrement pour prouver que la police de France était la première police du monde. De même que ses prédécesseurs, il avait une singulière prédilection pour les filous, et tous ceux dont il avait une fois distingué l’adresse, étaient bien certains de l’impunité. Souvent il leur portait des défis ; il les mandait alors dans son cabinet, et lorsqu’ils étaient en sa présence, "Messieurs, leur disait-il, il s’agit de soutenir l’honneur des filous de Paris ; on prétend que vous ne ferez pas tel vol... ; la personne est sur ses ardes, ainsi prenez vos précautions et songez bien que j’ai répondu du succès."

De bagnard évadé à chef de la sûreté, en passant par indicateur, Vidocq se raconte, se met en scène...


ISBN : 9782374634401

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