« La Gibecière à Mots », fondée en 2012 par Stéphane le Mat, est une édition numérique qui vous propose des classiques de la littérature française et étrangère, « élevés » au domaine public, en ebooks.

« La Gibecière à Mots » remet sur le devant de la scène, des ouvrages que le temps a jaunis et recouverts d'une couche de poussière ; oubliés et abandonnés, « La Gibecière à Mots » vous offre la possibilité de leur donner une nouvelle place dans le présent.

« La Gibecière à Mots » fait également perdurer dans le temps des classiques plus connus.


dimanche 11 août 2019

Un mauvais rêve (Georges Bernanos)

Georges Bernanos (1888-1948)

"Lettre d’Olivier Mainville à sa tante.
Ma chère tante, j’aurais dû vous écrire à l’occasion des fiançailles d’Hélène et le temps passe, passe. Vingt jours à votre Souville, vingt jours tous pareils, avec leur compte exact d’heures, de minutes, de secondes – et encore l’horloge de la paroisse doit vous faire bonne mesure, treize heures à la douzaine peut-être, sait-on ? – vingt jours de province, enfin, c’est quelque chose. Ici, voyez-vous, ce n’est rien. On les arrache au calendrier par poignées, les jours, on les jette à peine défraîchis pour en avoir tout de suite des neufs. Et personne n’a l’idée de vérifier le total, à quoi bon ? Dieu est honnête. Aussi, lorsque vous me parlez de donner l’emploi de mon temps, je vous admire. Le seul point fixe de mon espèce de diorama tournant, c’est toujours, depuis décembre, ma visite quotidienne à M. Ganse – ce que vous appelez si drôlement mon secrétariat. Singulier secrétaire ! J’arrive chaque après-midi à trois heures tapant. Je fume des cigarettes en compagnie du patron jusqu’à cinq heures. Tandis que nous causons – il écoute avidement, cyniquement, il est curieux de tout, avec des étonnements qui me semblent presque naïfs, de brusques retours sur lui-même, absolument déconcertants, qui vous donnent envie de rougir – Mme Alfieri, la première secrétaire, achève de mettre au net les pages dictées le matin. Puis je dois les relire au patron qui commence par hausser les épaules, s’énerve, et à la dixième ligne me prie régulièrement de lui fiche la paix."

Olivier Mainville travaille chez l'écrivain Ganse. Il écrit une lettre à sa tante, lettre dans laquelle il décrit aussi bien l'écrivain que son neveu cynique, Philippe et son énigmatique secrétaire, Mme Alfieri. Cette lettre est lue par son patron...

Roman inachevé de Georges Bernanos.


ISBN : 9782374634234

1,99 €

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